Tiare apetahi

"Tiare apetahi"
acrylique sur toile
65X91

En parlant à mon père dernièrement, je réalisais que je perdais mon argot franco-polynésien. C'était pourtant si facile, si naturel il y a peu. Dorénavant je pense mes mots avant de les utiliser.

C'est troublé et résigné que j'admets n'être plus si sûr de moi quand je parle de la Polynésie. Ce recul que construisait mon "exîle" et qui  m'aidait à peindre et parler de ce que j'ai toujours connu, aujourd'hui  me fait douter.
Je me questionne sur la pertinence du point de vue que je veux partager sur cette société que je m'imagine à tord figée dans le temps.
 Je me rassure en me disant que l'acculturation et le syncrétisme qui ont engendré la Polynésie d'aujourd'hui est un mécanisme dans lequel je baignais déjà il y a presque 30 ans. L'art est par essence Subjectivité, c'est donc en assumant cette subjectivité et en sachant que mon expérience de la Polynésie est UNE expérience de la Polynésie que je crois être en mesure de parler librement en me détachant de cette notion de "pertinence".

À défaut de pouvoir accéder à toute la documentation nécessaire pour traiter au mieux des légendes Polynésiennes, je surf sur internet pour (re)trouver ces textes que l'on m'a conté quand j'étais tout jeune.

Sur la toile il existe d'infinies variantes de ces légendes, comme il existe une infinité de manière d'expérimenter la Polynésie et son folklore. Qu'elles soient partagées par des Polynésiens ou non ces expériences sont in fine toutes importantes.

Il y a quelque chose des très "Shakespearien" dans les contes sur lesquels je tombe. Je ne doute pas de l'influence de l'occident et notamment de la présence des missionnaires protestants sur la forme des contes et légendes Polynésiennes qui nous sont parvenus.
L'oralité de la culture Polynésienne le permet, ce qui oblige à mesurer certaines affirmations mais, en toute logique (du moins la mienne), cette culture est dès ses origines issue de ce couple tant discuté par les "spécialistes" aujourd'hui: Acculturation et Syncrétisme.




"Inquiète, Tiaitau ("celle qui attendait"), femme d'un pêcheur qui ne revenait pas de sa sortie en mer escalade le mont Temehani et espère le voir revenir. Un faux pas provoque un éboulement dans lequel se retrouve prisonnier le corps sans vie de la désespérée. Seul sa main émerge de ce drame rocailleux. et c'est de cette main que naîtra la tiare apetahi ("la fleur qui regarde d'un coté")."   




Cette version est ma version (on peut discuter du style je le concède) mais il y a, comme je le disais plus tôt, plusieurs versions toutes plus ou moins recevables dont celle-ci. Wikipedia est certainement la source à prendre avec le plus de précaution mais le pêcheur de cette version serait de Vaiaau et comme ma famille est de Vaiaau et comme je suis égocentrique...

Partager

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire