Médusé


Mortelles Méduses
acrylique sur toile
80X60

Depuis l'arrivée de ma fille toute l'anxiété qui me poussait à peindre s'estompe. Un enfant bouleverse une vie, les priorités et le temps deviennent des notions toutes relatives.

On passe beaucoup de temps à ne rien faire ensemble Livia et moi; je suis père avant d'être peintre.
Quand je me retrouve seul avec ce petit être vulnérable je ne peux m'empêcher de penser à mes parents qui ont dû se trouver dans le même désarroi que moi, il y a presque 30 ans, quand comme ma fille j'avais du chagrin.

Je me souviens d'un jour, ma mère et moi étions encore à Raiatea. Nous devions être dans le magasin le plus miteux de la capitale et mon coeur chavirait pour une petite voiture astucieusement exposée par le commerçant à ma hauteur de petit d'homme. Je m'en saisissais en espérant que ma mère me l'achète, son refus était comme une fin du monde et la tristesse la plus infantile, la plus profonde, la plus pure me prenait le ventre.
C'est en larme que je la suppliais alors qu'elle s'éloignait de ce qui devait être à moi. Pour en finir ma mère me posait une question: "Tu ne veux pas plutôt la lune et les étoiles?"

César

César
acrylique sur toile
116X81







César est Capverdien. Il habite Londres. Il parle Portugais, Anglais, Français. Les années n'ont pas d'emprises sur lui et dit qu'il a 38 ans...

Il nous rendait visite pour souhaiter la bienvenue à notre fille et en voyant son portrait il me proposait de faire le sien.


Aérium 2.0

Aérium 2.0
acrylique sur toile
116X81
Le plus difficile en peinture est de se renouveler, surprendre.

Il y a quelques mois une amie me demandait la disponibilité de "l'aérium", une peinture que j'avais réalisé il y a longtemps. Elle l'aimait beaucoup et voulait me commander une nouvelle version en me laissant une liberté totale de composition.
Je lui demandais ce qu'il lui plaisait dans ce tableau qu'elle n'avait vu qu'en photo, elle me répondait:
"Il est léger, on y voit plein de choses et j'adore les couleurs"
Ces confidences bien que précieuses ne me suffisaient pas. Je commençais donc à la questionner encore un peu, je n'eus droit qu'à: "popopo tu te débrouilles!".

Il m'a fallu plusieurs mois avant de m'y mettre, la naissance de ma fille n'arrangeant rien.